Cobalt de sang & télécoms : quelle traçabilité ?

Cobalt de sang & télécoms : quelle traçabilité ?

Publication of type Brève published on 15-02-2016 - Download attached file

Alors que nous analysions dans notre dernier Societality Brief le difficile équilibre « entre innovation et trompe l’œil » dans le Processus de Kimberley, le nouveau rapport d’Amnesty International, intitulé « Voilà pourquoi on meurt » étudie « les atteintes aux droits humains en république démocratique du Congo, [qui] alimentent le commerce mondial du cobalt ».

 

Le rapport dénonce les entreprises en amont de la chaine d’approvisionnement mais surtout celles en aval, qui ont l’obligation légale de vérifier la provenance des produits qu’elles achètent pour être sûres que les conditions de leur production ne fassent pas fi des règles de sécurité ou des droits humains. En effet, aux Etats-Unis depuis 2010, la loi Dodd-Franck impose aux entreprises de savoir d’où proviennent les minerais qui composent leurs produits pour éviter les dérives, comme le travail des enfants ou le financement de groupes armés.

Ce nouveau rapport d’Amnesty fait suite à un premier paru en Avril dernier, écrit conjointement avec l’ONG Global Witness, qui révélait que près de « 80% des entreprises américaines sont incapables de dire si les produits qu’elles vendent contiennent des minerais issus de zones de conflits en Afrique centrale et notamment de République Démocratique du Congo. ».

Les entreprises dénoncées par le rapport sont principalement des leaders des télécommunications comme Apple, Samsung, Huawei, LP, Dell, HP, Lenovo, LG ou Sony, pour les plus connues.

Dans un communiqué de presse, l'ONG Amnesty International, soutenue par CCFD-Terre Solidaire, Secours Catholique Caritas, Sherpa et l’AITEC, entend faire pression sur la France afin qu’elle soutienne l’adoption d’un règlement contraignant pour toutes les entreprises européennes jouant un rôle dans la chaine d’approvisionnement de minerais provenant de zones de conflit. En effet, s’ouvraient à Bruxelles le 1er Février les cycles de négociations entre le Conseil, la Commission et le Parlement sur la question de la traçabilité des minerais, principalement utilisés pour la fabrication de nos produits de télécommunication.

Soutenues par une majorité des Français (83% selon un sondage d’Amnesty datant d’Octobre 2015), les associations appellent la France à appuyer la position du parlement, consistant à imposer aux entreprises « qu’elles assurent le contrôle de l’approvisionnement de leurs ressources ».

THÈMES D'ENGAGEMENT SOCIÉTAL
Droits humains, Normes, lois et réglementations, Technologies de l'information et de la communication TIC
ZONES D'INTERVENTION
Zimbabwe - Zambie - Togo - Tchad - Tanzanie - Swaziland - Soudan - Somalie - Sierra Leone - Seychelles - Sénégal - Sao Tomé et Principe - Saint Helena - Rwanda - Réunion - République du Congo - République Centrafricaine - Ouganda - Nigeria - Niger - Namibie - Mozambique - Mayotte - Mauritanie - Maurice - Mali - Malawi - Madagascar - Liberia - Lesotho - Kenya - Guinée Equatoriale - Guinée Bissau - Guinée - Ghana - Gambie - Gabon - Ethiopie - Érythrée - Djibouti - République démocratique du Congo - Côte d'Ivoire - Comores - Cap Vert - Cameroun - Burundi - Burkina Faso - Botswana - Bénin - Angola - Afrique du Sud
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